Une étude réalisée par The Alan Turing Institute a évalué le potentiel de l’intelligence artificielle (IA) pour améliorer la productivité des services publics au Royaume-Uni.

L’intégration de l’IA dans les services publics promet de révolutionner la manière dont les gouvernements interagissent avec les citoyens. En effet, l’IA permet d’automatiser des tâches bureaucratiques répétitives et complexes. Cette transformation vise à améliorer l’efficacité et la réactivité des services tout en allégeant la charge de travail du personnel. Le rapport examine en profondeur les potentialités et les méthodologies associées à l’automatisation des services gouvernementaux au Royaume-Uni.

Contexte et potentiel de l’IA dans les services publics

Les services gouvernementaux jouent un rôle crucial dans l’administration des Etats modernes. Il s’agit par exemple de l’enregistrement des naissances, de gestion des retraites ou des permis de conduire. Ces services sont souvent entravés par des processus bureaucratiques longs et complexes. Ces derniers nécessitent en effet une série de décisions administratives qui peuvent retarder leur délivrance. Avec environ un milliard de transactions annuelles face aux citoyens, le gouvernement central du Royaume-Uni reconnaît un potentiel significatif d’amélioration à travers l’automatisation. Cela est particulièrement le cas pour 143 millions de ces transactions qui sont à la fois répétitives et complexes.

Analyse et méthodologie de l’automatisation

Cette étude a analysé la structure des services offerts par le gouvernement central. Ainsi, le volume et le potentiel d’automatisation des transactions ont pu être mesuré. Environ 84% de ces transactions complexes sont hautement automatisables. Des modèles analytiques ont été utilisés pour estimer ce potentiel. Il est apparu que même une économie de temps moyenne d’une minute par transaction pourrait entraîner une réduction significative du temps de travail. De fait, cette réduction représenterait 1 200 années-personnes par an.

Détails techniques de l’évaluation de l’automatisation

Le cœur de l’analyse réside dans l’évaluation des services nécessitant des décisions bureaucratiques, qualifiés de services basés sur des décisions. A travers une approche inspirée par l’économie du travail, qui classifie les tâches en routine et non-routine, l’étude a pu identifier les services avec un haut degré d’automatisation possible. Ce cadre d’analyse se base sur des modèles de changement technologique orienté routine, supposant que les tâches routinières sont plus faciles à programmer et donc à automatiser.

Rôle de l’Intelligence Artificielle Générative

Au-delà de l’automatisation des tâches routinières, l’émergence de l’IA générative offre des perspectives prometteuses pour transformer la prestation de services publics. Cette technologie avancée peut potentiellement prendre en charge des tâches auparavant considérées comme non routinières. Cela serait obtenu grâce à sa capacité à générer du texte, des images, des vidéos, et même du code, sans formation spécifique à une tâche. Les applications de l’IA générative pourraient donc augmenter significativement l’efficacité des services gouvernementaux.

Implications et perspectives futures

La mise en œuvre de l’IA dans les services publics présente en premier lieu des possibilités d’amélioration de l’efficacité et de la réduction des coûts. Mais elle pose par ailleurs des défis en termes d’équité et de gestion du changement au sein des structures gouvernementales. Alors que les technologies continuent d’évoluer, les stratégies d’automatisation doivent être adaptées régulièrement. Cela est indispensable pour répondre aux besoins changeants des citoyens et aux objectifs à long terme des politiques publiques.

En conclusion, l’intégration de l’IA dans les services publics du Royaume-Uni représente une évolution notable vers un gouvernement plus agile et plus réactif. Cette transition vers l’automatisation et l’utilisation de l’IA générative pourrait redéfinir la prestation des services publics. Il s’agit de rendre les interactions gouvernementales plus efficaces. Ce faisant, des ressources précieuses pour des tâches nécessitant une expertise humaine plus complexe pourraient être libérées.

Source : The Alan Turing Institute