Le BCG (Boston Consulting Group) vient de mener une étude auprès de 21 000 consommateurs dans 21 pays sur l’intelligence artificielle générative.
Une connaissance de l’IA plus élevée qu’on ne le pense
Selon l’étude du BCG, la connaissance et l’enthousiasme du grand public vis-à-vis de l’intelligence artificielle sont étonnamment élevés. Plus de 80% des personnes interrogées ont entendu parler de l’IA générative. Et même un quart l’a déjà utilisée au moins une fois, notamment via des applications comme ChatGPT.
Les moins de 35 ans sont particulièrement au fait de ces technologies : 86% en ont entendu parler et 32% les ont déjà utilisées, contre respectivement 80% et 20% pour leurs aînés. Cela montre que la jeune génération, plus connectée, est en première ligne face à cette révolution technologique.
Des consommateurs conscients des avantages et des risques
Les consommateurs ont une compréhension nuancée de l’IA, de ses aspects positifs comme négatifs. Environ 40% se disent enthousiastes quant aux différents usages de l’IA. Parallèlement, 28% ont des sentiments mitigés. Ils sont conscients des risques si l’IA n’est pas déployée de façon responsable : 33% s’inquiètent de la sécurité des données et de l’éthique, 30% craignent que l’IA ne remplace certains emplois.
Cette ambivalence peut s’expliquer par ce que le BCG appelle la “courbe de la mésinformation, de l’enthousiasme et de l’inquiétude“. Au départ, les consommateurs sont méfiants face à cette technologie nouvelle et mal comprise. Puis, en l’utilisant, ils découvrent ses avantages et deviennent enthousiastes. Mais cette meilleure compréhension fait aussi émerger des inquiétudes plus réfléchies sur la dépendance à l’IA, son impact sur l’emploi, la confidentialité des données…
Les entreprises doivent tenir compte de cette courbe dans leur déploiement de l’IA, pour rassurer et accompagner leurs clients et employés.
L’IA suscite plus d’enthousiasme en entreprise qu’au quotidien
39% des répondants sont optimistes quant à l’impact de l’IA sur leur vie quotidienne. Ils sont même 70% à être enthousiastes concernant son usage en entreprise. 60% pensent que l’IA aidera pour l’apprentissage et l’éducation. 55% en attendent des gains d’efficacité au travail.
Cependant, l’inquiétude varie selon les métiers : ceux qui impliquent des processus pouvant être automatisés (marketing, finance) se sentent plus menacés que les métiers relationnels (enseignants, soignants…). Plus de la moitié des sondés pensent que leur travail ne peut pas être remplacé par l’IA. Mais 19% se sentent vulnérables face au risque de suppression d’emplois.
Des perceptions très variables selon les pays
L’étude révèle de fortes disparités entre pays. L’enthousiasme est le plus élevé en Chine (56%), en Indonésie (49%) et au Brésil (46%), tandis que les consommateurs français sont les plus inquiets (50%), suivis des Australiens (49%) et des Britanniques (43%).
Les pays avec une population plus jeune et connectée sont généralement plus réceptifs à l’IA. À l’inverse, les craintes sont plus marquées dans certains pays à l’économie numérique compétitive, où les entreprises déploient déjà l’IA. Dans les pays moins avancés numériquement, l’IA est davantage vue comme une opportunité d’accélérer les progrès dans des domaines clés comme la santé ou l’éducation.
Les Français ont une bonne connaissance de l’IA. En effet, 80% en ont entendu parler. Cependant, le pessimisme domine parmi eux, tant pour la vie quotidienne (50% d’inquiets) que professionnelle (un tiers de préoccupés). Les Français craignent particulièrement pour la sécurité de leurs données, étant très sensibilisés à ces enjeux. Ils redoutent aussi l’impact sur l’emploi dans un contexte économique déjà anxiogène.
Les leçons à retenir pour les dirigeants
Pour réussir le déploiement de l’IA, les entreprises doivent :
- Être transparentes et objectives sur les avantages et les risques
- Rassurer les clients avant un passage à l’échelle trop rapide
- Contrer la désinformation et briser les mythes
- Déployer l’IA de façon responsable (éthique, protection des données…)
- Prioriser les applications pour les collaborateurs avant celles pour les consommateurs
- Prêter attention aux différences culturelles dans la perception de l’IA
- Miser sur les pays émergents plus réceptifs pour tester de nouveaux produits
- Soutenir les employés potentiellement impactés par l’IA
En résumé, si l’IA générative suscite globalement de l’enthousiasme, les consommateurs en ont une vision nuancée, variant fortement selon les pays et les profils. Pour gagner leur confiance, les entreprises doivent déployer l’IA de façon responsable et progressive, en tenant compte des spécificités locales. C’est à ce prix que cette technologie révolutionnaire pourra libérer tout son potentiel au service des individus et de la société.