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Albert, l’IA souveraine pour l’administration française

Le gouvernement français a annoncé, le 23 avril 2024, le déploiement d’une intelligence artificielle (IA) nommée Albert dans les services publics. Développée par la Direction interministérielle du numérique (Dinum), cette IA 100% française a pour objectif de simplifier et débureaucratiser l’administration.

Une IA pour faciliter le travail des fonctionnaires

Albert a été conçu pour aider les agents de la fonction publique dans leurs tâches quotidiennes. Grâce à cette IA, ils pourront :

  • Obtenir des réponses rapides à leurs questions
  • Générer automatiquement des réponses aux demandes des usagers
  • Pré-instruire des dossiers complexes comme les projets environnementaux

Ainsi, l’idée est de libérer du temps aux fonctionnaires en leur confiant les tâches rébarbatives, afin qu’ils puissent se consacrer davantage à l’accompagnement des citoyens. Le gouvernement assure qu’il ne s’agit pas de supprimer des postes, mais bien d’améliorer les conditions de travail des agents.

Une IA respectueuse des données personnelles

Contrairement aux IA étrangères comme ChatGPT, Albert a été développé en utilisant des modèles open-source comme Llama 2 et Mistral. Cela permet de garder la maîtrise des données traitées et d’éviter qu’elles ne soient envoyées à des entreprises tierces.
La confidentialité et la sécurité des informations sont au cœur des préoccupations de la Dinum. De ce fait, les échanges entre Albert et les agents resteront strictement confidentiels.

De multiples applications à venir pour Albert IA

Après une première expérimentation réussie auprès de 60 agents de France Services en janvier dernier, la Dinum travaille désormais avec une cinquantaine d’administrations pour développer de nouvelles applications basées sur Albert.
Parmi les cas d’usage envisagés, on peut citer :

  • La synthèse automatique de documents
  • L’analyse de textes réglementaires
  • La mise en place d’agents conversationnels
  • La retranscription d’audiences judiciaires
  • La facilitation des dépôts de plainte
  • La génération de comptes-rendus médicaux
  • La détection des feux de forêt
  • L’assistance à la gestion RH des fonctionnaires

Par ailleurs, de nombreuses applications concrètes devraient prochainement voir le jour dans les administrations centrales et territoriales.

Vers une administration plus simple et efficace

Avec le déploiement d’Albert, le gouvernement espère franchir une nouvelle étape dans la modernisation des services publics. L’objectif est de rendre l’administration plus accessible et compréhensible pour les citoyens.
En parallèle, un vaste chantier de simplification du langage administratif va être lancé. Les contenus en ligne et les formulaires seront passés en revue pour les rendre plus intelligibles.
Le Premier ministre Gabriel Attal a également annoncé la création de 300 nouvelles Maisons France Services d’ici 2026, portant leur nombre total à 3000. Ces guichets uniques permettent d’accompagner les usagers dans leurs principales démarches administratives.

La France, pionnière de l’IA dans l’administration

Avec Albert, la France devient le premier pays européen à déployer une IA souveraine dans ses services publics. Une avancée majeure qui pourrait inspirer d’autres États.
Mais le chemin est encore long. Former les agents, adapter les processus, rassurer sur l’usage des données… Les défis sont nombreux pour réussir cette transformation numérique sans précédent.
Une chose est sûre : l’intelligence artificielle s’apprête à bouleverser en profondeur le visage de l’administration française. Avec à la clé, la promesse d’un service public plus efficace, plus rapide et plus humain. Les Français sont impatients de voir les premiers résultats concrets de cette révolution portée par Albert !

Source : Direction interministérielle de la transformation publique

La réaction prudente de plusieurs associations d’élus

Les associations France urbaine, Intercommunalités de France et les Interconnectés ont réagi à l’annonce du Premier ministre du 23 avril 2024 relative au déploiement de l’IA générative dans les services publics. Elles estiment qu’une généralisation de l’IA, même progressive, nécessite :

  • Une formation et des guides pour encadrer son utilisation par les usagers et agents
  • Une anticipation des conséquences économiques, sociales et environnementales
  • Le développement de méthodes d’évaluation rigoureuses, avec une attention particulière aux enjeux de données, de confidentialité et d’accessibilité numérique

Au-delà des aspects technologiques, ils considèrent indispensable de définir un cadre éthique, juridique et démocratique pour garantir la confiance dans le recours à l’IA pour les services publics. Une large concertation avec les associations d’élus est souhaitée pour développer cette “IA de confiance” au service des territoires et des citoyens.

Source : France urbaine – communiqué de presse